Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dans le regard de Fred
10 juin 2023

Spécial Kyrro Editions - Interview de Karyn Adler

350289238_975047773531033_8413046526329435151_n

Hello Karyn, tout d’abord sache que je suis heureux de te recevoir, ici même sur mon « Blog ». Alors, venons-en au fait ! Installe-toi confortablement, permets-moi de t’offrir, un café, un thé peut-être ou préfères-tu un mojito ?

Merci Jean-Fred pour cette invitation ! Mon cœur balance entre le mojito et le café, mais puisqu’il fait beau, soyons fous, va pour le mojito !

Bien, alors je vais être curieux, mais je suppose que tu t’en doutes bien étant donné que tu as accepté cette entrevue. Tu es une fille, auteure, lectrice, sans oublier que professionnellement tu as un travail prenant et une famille. Donc, l’une de mes premières questions en quelques mots, qui est Karyn Adler ?

Alors, par acquis de conscience, j’ai tout vérifié et je peux déjà affirmer que oui, la nature m’a bien pourvu d’attributs féminins. Pour le reste, tout est ok aussi. 😉

Alors… qui suis-je ? Ceux qui me connaissent te diront que je suis exactement l’ensemble de mes personnages, aussi bien les loufoques que les plus profonds (sans jeu de mot hein). 

Honnêtement, j’ai toujours du mal à me décrire, je crois que je suis simplement moi, avec mes qualités, mes défauts, mon courage et mes failles. Je suis loin d’être parfaite et j’excelle dans une discipline olympique : râler !

Je ne suis pas du genre à étaler ma vie privée ni le chemin qui m’a menée jusqu’ici. J’ai appris à dissocier (un peu) ma vie privée et ma vie pro. Pour autant, je reste la même, bienveillance, avide de justice et foncièrement honnête. 

Je suis une accro au café, au sucre et à l’humour. Tête en l’air et dotée d’une mémoire défaillante, je m’émerveille toujours de découvrir des choses (que j’oublie pour m’émerveiller à nouveau quand on me les raconte encore). 

Et puis, je l’avoue, je suis une psychorigide défaillante, à la fois obsessionnelle sur l’organisation et reine de la procrastination. 

Comment fais-tu pour tout conjuguer ?

Je ne sais pas lol.

Pour être honnête, je crois que c’est ancré en moi. J’avance, toujours, peu importe les obstacles. J’articule toutes mes vies dans une joyeuse désorganisation en listant les urgences sur un agenda. On dit que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt – ce qui est dommage quand on pense que mon autre boulot est de nuit – donc j’ai décidé de prendre en main mon avenir… à l’heure où je me lève. 

Augustin Cadet disait qu’il faut vivre ses rêves et ne pas rêver sa vie. C’est tellement vrai. Et j’ai la chance de pouvoir rêver ma vie, en incarnant chaque fois un personnage différent dans mes livres, mais aussi de vivre mes rêves à travers tout ce que j’entreprends et tout ce que je partage avec Loïs.

Je vais me pencher plus vers ton activité d’auteure si tu me le permets : quel est le cadre idéal ou tu aimes écrire ?

Mon canapé ! 

En réalité, je l’ai choisi parce qu’il est disposé au centre de la maison, ça me permet d’être présente physiquement, même si souvent, j’ai la tête dans les nuages ou l’esprit focalisé sur tout ce que j’ai à faire.

Malgré tout, je crois que je peux écrire partout, tout le temps. En faisant les courses, en attendant dans une salle d’attente,… il m’est même arrivé de faire un vocal à Loïs en conduisant pour lui demander de noter une phrase pour ne pas l’oublier. 

Écrire, pour moi, c’est plus qu’une passion, c’est un besoin viscéral. Alors… le lieu n’a pas d’importance.

Qu’est ce qui t’a donné l’envie d’écrire ? et ton déclic ?

Je crois que je ne vais pas être originale, la plupart des auteurs te diront qu’ils ont toujours écris et j’en fais partie. Enfant, j’inventais des contes, ado, je noircissais des pages de poèmes déprimants sur l’amour comme si ma vie en dépendait. 

Je crois que j’ai toujours écrit comme d’autres font une thérapie. Parler, je sais faire, pour râler, mais quand il s’agit de poser les mots sur les maux… j’écris. 

Je suis une amoureuse des mots et de l’amour. De tous les amours. Pour moi, les mots chantent, ils ont une rythmique (c’est d’ailleurs pour ça que parfois je déteste notre correcteur quand il faut que je trouve un synonyme pour éviter une répétition lol).

Et mon déclic, finalement, je crois qu’il est arrivé quand ma vie de couple est partie sans moi. J’ai compris et décidé que j’avais le droit de vivre pour moi. Alors, j’ai regardé toutes ces histoires que j’avais commencé, et j’ai décidé de les terminer.

Même si je suis conscient que les auteur(e)s se servent de leurs vies pour écrire, je désire en découvrir plus sur tes sources d’inspirations, quelles sont-elles ?

L’humain.

Je dois l’avouer, je ne fais pas exception, je suis de ces auteurs qui se mettent à nue à travers leurs personnages. Et ce qui est drôle, c’est que ça l’est tout autant si on me lit dans un registre drôle ou sombre. Mais c’est l’humain dans sa globalité qui m’anime.

Je suis fascinée d’observer les changements qui s’opère en nous lorsque la vie bouleverse nos plans. Mes proches te diront que je ne regarde pas avec les yeux, et c’est sûrement vrai. Alors je m’inspire de tout, et de rien. 

Parfois, j’entends une phrase au détour d’une conversation anodine. Je peux ressentir une émotion à l’écoute d’une musique, ou rien qu’en sentant une odeur et la magie opère pour qu’une histoire ou – plus souvent – l’histoire d’un personnage s’immisce en moi. 

Qu’oserais-tu dire à des lectrices et lecteurs potentiels qui n’ont pas encore eu la chance de te lire ?

C’est certainement pour moi l’exercice le plus difficile. Je dis toujours qu’il y a autant de genre d’histoire que de genre de lecteur. La lecture c’est une rencontre, un coup de foudre amical ou amoureux entre les mots et l’émotion. Et ça, on ne peut pas le provoquer, c’est le choix du hasard.

Mais si un lecteur indécis passe par là, je voudrais qu’il sache que chaque mot que je pose est empreint de sincérité. Même lorsque j’incarne un personnage illogique comme Andy, j’essaie de démontrer que la vie est belle, si on se donne le droit de la vivre, plutôt que la traverser.

Et puis, au final, j’écris avec autant de plaisir, qu’importe le registre : drôle, sombre ou sensuel, je crois pouvoir proposer un joli panel de visions de l’amour, non ?

(J’espère ceci-dit que mon retour au sujet de tes livres en l’occurrence « Dusk Till Dawn» et « Fire Meet Gasoline » conseillé d’ailleurs par Lois Smes publié sur mon blog va déjà donner aux lectrices et lecteurs l’envie de te lire).

J’ai adoré ta double chronique, mille merci ! Et merci à Loïs de te les avoir proposé !

D’ailleurs serait-il possible que tu me parle de ce livre. D’où t’es venue l’idée ? combien de temps as-tu mis pour l’écrire ? etc etc en clair je veux tout savoir ?

Tu sais, mon leitmotiv reste toujours le même : raconter l’amour. Quand m’est venu l’idée d’écrire Dusk Till Dawn, j’avais envie de montrer que, parfois, les paroles font bien plus de mal que les gestes. Denis, le futur ex mari de June est un connard. Plus que la tromperie, ce sont ses paroles qui ont fait de June cette jeune femme sans plus aucune confiance en elle. J’ai connu ça et j’avais besoin de montrer que, même si ça fait mal, même si ça prend du temps, et même si parfois il faut aller bien au-delà de ce qu’on s’imagine capable, la seule personne capable de nous guérir, c’est nous-même.

Quoi qu’on en dise, le désir n’est pas qu’une affaire d’homme. La femme a des besoins primaires, elle aussi. Mais ne dit-on pas qu’on ne s’épanouit que lorsqu’on connait vraiment son corps ? La confiance, ça passe aussi par là. L’humain (toujours lui) est fait d’émotions, de sensations. On apprend à se connaitre vraiment que lorsqu’on s’autorise à lâcher-prise. Et quoi de mieux qu’un club pour déstabiliser toutes les barrières qui nous empêchent d’avancer ?

Et puis, l’Aphrodite, sans pour autant être un personnage à part entière, est un lieu que je voulais mettre en avant. J’ai choisi de le nommer « club select » parce que je trouve dommage de réduire les clubs de ce genre à des repères de débauches et de tout ce qu’il y a de plus glauque. Découvrir son corps et atteindre l’orgasme n’a jamais rien de dégradant, qu’on ait les yeux bandés ou non.

Et… pour la petit histoire, Fire Meet Gasoline n’aurait jamais vu le jour sans le harcèlement de Loïs. Ayant eu un coup de cœur pour Dusk, elle m’a demandé (souvent, tout le temps) d’écrire une histoire sur Denton. Pour être honnête, je ne l’avais jamais envisagé. Pour moi, dans Dusk, c’était un personnage secondaire que je n’aimais pas mais qui avait sa place dans l’histoire. Et puis, lentement, il s’est installé dans mon esprit. 

J’ai eu peur, tout le long de l’écriture. De mal faire, de trop en faire ou pas assez. Écrire un connard, c’est pas si simple que ça si on veut que ce soit crédible. On est connard ou on l’est pas, et il y a toujours une raison à ça.

Je voulais aller plus loin, comme tu l’as mentionné dans ta chronique. Denton était bien trop « sombre » pour être un prince charmant. Et puis, Zia est bien trop volcanique pour devenir son contraire. Voilà comment est né leur histoire, plus audacieuse, un peu plus sulfureuse sans jamais tomber dans le vulgaire, je crois.

Parce que, là encore, je voulais démontrer que jamais, jamais, jamais rien de ce que l’on désire n’est dégradant ou « trop » si on garde en tête qu’on est seule maître de son corps

En terme de temporalité, je crois que j’ai mis 6 mois pour écrire Dusk et 4 pour Fire. Mais quand on aime, est-ce qu’on compte vraiment ?

Pourrais-tu me parler de tes livres déjà écrits ?

Tout le monde a de quoi boire et manger ? Non parce qu’il y en a pour des heures lol.

Je vais tenter de faire bref (et là, tous ceux qui me connaissent rient déjà)

« Panique pas Oli » est mon tout premier roman. C’est plus qu’une réédition, c’est une réécriture. L’histoire est la même, mais tout a été réécrit, fluidifié, un vrai travail édito, donc. 

Aussi drôle que touchante, cette romance aborde la monoparentalité, les secondes chances et, encore et toujours, démontre que les mots et les actes ont parfois des conséquences sur la confiance en soi.

« On parie ? » est un peu un challenge. On n’arrêtait pas de me demander si l’histoire d’Oli (précédent roman) était la mienne. Alors j’ai créé Louise, la fausse vraie auteure de l’histoire (tout le monde a suivi ? parce que moi non lol). C’est un ennemi to lover / coloc avec pas mal de touche d’humour et une ode à Gilbert Montagné mdr

« Tout ce qui se passe au chalet, reste au chalet… ou pas ». Ok, le titre est long, mais promis, j’ai fait des phrases plus courtes. Celui-ci fait partie de nos collections « mini » chez Kyrrõ. Les romances loufoques à lire sans se prendre la tête. J’aime bien Billie, elle a autant de logique que moi…

« A(b)îme-moi » est sûrement, à sa façon, l’histoire la plus personnelle que j’ai écrite. Je l’ai dédiée à ma cousine, celle qui me manquera toujours. C’est ma toute première romance un peu sombre, même si je ne saurais pas la classer. Elle parle de nouveau départ, de traumatisme et de la perte d’un être cher. Elle démontre que, parfois, tout recommencer, c’est aussi se donner la chance de réapprendre à exister. 

« Retiens-moi » est le spin-off d’A(b)îme-moi. Ici, je voulais démontrer que rien ne nous oblige à choisir entre l’amour et sa liberté. On est libre d’aimer tout en aimant être libre, non ?

« Lennie-Comprendre » et « Lenny-Apprendre ». Cette duologie est l’une de mes plus grandes fiertés. Pas seulement parce qu’elle aborde la transidentité avec bienveillance, mais parce que c’est aussi le premier 4 mains avec Loïs. En écrivant cette histoire, j’ai compris qu’un lien nous unissait malgré nous. De nos plumes qui se confondent à nos émotions qui s’affrontent. Et puis, Lenn(ie)y, c’est aussi et surtout de l’amour, sans jugement, de l’amitié sans faille, du pardon et une bonne dose de rire. Beaucoup s’imaginent que ce sera une lecture difficile. Elle l’est un peu, parfois, quand il faut se confronter à ce qu’on ressent quand on est dans la peau d’un autre, mais au fond, ce n’est rien d’autre qu’une histoire d’amour. Entre rire, émotion et sensation, il y a tous les codes de la romance. 

« Recherche scoop désespérément ». Autre petite romance de notre collection de mini, elle a la particularité d’avoir un featuring made in Loïs Smes et j’ai adoré ça. D’ailleurs, quand notre correcteur s’est penché sur les corrections, j’ai cru qu’on allait le perdre. Andy, l’héroïne, est la cousine française de Jas, le héros de Loïs dans « A 7 coups de reins ». Je crois que l’un et l’autre n’ont aucun sens. 

« Cross Lover » est un joyeux bordel où, à l’occasion d’un mariage, Loïs et moi avons réuni une foultitude de nos personnages. Je ris encore quand je repense à toutes les conneries qu’on a pu raconter. 

« Gabriel-Surprendre » est un spin off indépendant de la duologie « Lenn(ie)y ». Je crois qu’on avait à la fois envie de faire un cadeau, aux lecteurs mais aussi à nous-même. Loin de n’être qu’un personnage secondaire dans la duologie, Gab le gourou a su toucher tout le monde de part sa bienveillance et ses pensées loufoques. Écrire son histoire, c’était aussi faire le pari de déconstruire encore bon nombre de clichés et d’idée reçues sur l’amour, sur l’orientation sexuelle ou même tout simplement sur l’image qu’on a de soi et des autres. Et puis, quoi de mieux que de partir en road trip avec Pedro (faut lire Lenny pour le rencontrer) pour partir à la recherche de l’amour ?

« Écris-moi » est un autre 4 mains avec Loïs (faut croire qu’on adore ça !). L’idée originale de cette histoire a vingt ans et elle vient de l’esprit créatif de Loïs. Quand elle m’a demandé de l’écrire avec elle, j’avais un peu peur de ne pas rendre hommage à une histoire qui avait tant d’importance. J’ai tenté de combler les manques pour qu’on construise une trame ensemble et… je crois que le prix littéraire Love Story démontre qu’on a réussi. J’ai tellement aimé explorer les recoins sombres de l’amour. 

« Entirely Yours » a vu le jour peu après. Et parfois, je me dis qu’on avait peut-être besoin d’aller plus loin, après avoir fini « écris-moi ». Pour être honnête, je n’avais jamais lu de dark et encore moins écrit. Mais Loïs avait confiance. Elle m’a laissé explorer l’humain à ma manière, elle m’a tendu la main, et j’ai adoré ça. Chercher dans ses traits de son personnage ce que ça provoquait dans l’esprit du mien ; jouer sur la ligne si fine entre le bien et le mal, et même parfois m’y égarer. Cette écriture a été éprouvante, semée de questionnement sur nous-même, d’échanges de chapitres ou l’un poussait l’autre plus loin encore. Malgré tout, même si nous en sommes sortis vidées, j’ai hâte de recommencer.

La dark est un sous-genre assez clivant. On aime ou on aime pas. Et ce que j’aimerais, c’est qu’on comprenne surtout que la dark est avant tout et surtout toujours axée sur la psychologie. Il ne suffit pas et, il n’est justement pas nécessaire de partir dans le glauque ou de créer un décorum sombre pour montrer combien parfois l’humain peut se laisser guider par sa part la plus obscure. Et puis, plus que tout, je crois qu’on avait envie de démontrer que « le bien et le mal » est une notion dont les contours sont bien trop flous pour en comprendre l’origine.

« J’y vais pas, j’ai froid » collection mini, featuring Loïs Smes 😊

Qu’est-ce que je peux dire à part qu’encore une fois, c’est n’importe quoi ? Non, en réalité, ça ne l’est pas tant que ça. C’est une romance de noël où se mêlent humour (vive tante herminia et son manteau en peau de zeub) et magie. Et pour la petite histoire, ce que raconte Penny au sujet du père noël est l’histoire que j’ai raconté à mes enfants. 

« Éveille-moi » est un spin off d’écris-moi. Parfois, c’est la culpabilité qui nous empêche d’avancer ou même d’exister. Ici, Loïs et moi (puisque c’est un 4 mains) avons joué avec quelques codes dont celui de la différence d’âge. Pour autant, nous n’avons pas voulu en faire un élément essentiel parce qu’au fond, l’âge n’est qu’un chiffre, non ?

« Unfaithful », dernière sortie pour moi. Je crois que je ne vais surprendre personne si je dis qu’encore une fois, je suis allé chercher dans l’humain tout ce qu’il y a de plus ancré : les apparences. Je ne peux pas parler de cette histoire au risque de trop en dévoiler, mais j’aimerai dire aux lecteurs qui passeront par là que, justement, qui sommes nous pour juger ? Lisez les carnets d’Ivy… et vous comprendrez.

Ton tout premier manuscrit finis ?

« Panique pas Oli ». Sa première version n’a pas eu la chance de bénéficier d’un vrai travail édito ni d’une correction. Alors, quand Kyrrõ est né, Loïs m’a permis de lui offrir une nouvelle vie. Si j’ai aimé sa première version parce que je fonctionne à l’affect, je suis littéralement amoureuse de cette nouvelle version et de sa couv !

Tu es auto éditée ou en Maison d’édition et pourquoi un tel choix ?

En maison ! J’ai longtemps cherché ma place avec ma psychorigidité et ma sensibilité comme guides. Et je crois que je l’ai trouvé le jour où Kyrrõ est né. 

J’ai la chance de partager cette aventure avec Loïs. Plus qu’une équipe, je crois qu’on se complète vraiment sur tous les points. Souvent débordées, tout le temps épuisées, ça ne nous empêche pas de fourmiller de projets (et je fais des rimes, en plus).

Avant de conclure le chapitre auteure, peut-être as-tu envie de m’offrir un scoop sur ton futur projet ?

En vrai, j’adore les scoop !

J’ai envie de dire que le projet « C » a fait quelques apparitions sur les RS de Loïs et moi… et qu’il n’est pas étranger à « Écris-moi »…

Et puis, si j’y parviens, il n’est pas impossible que je sois en parallèle sur un projet solo à propos d’un autre personnage issu d’un club très select… 

Passons à l’aspect lectrice. Comment choisis-tu tes lectures ? Quels sont tes styles de prédilections ?

Je suis une lectrice exigeante voire… chiante. Je décortique tout, j’analyse. Et je ne le fais pas par plaisir, je suis comme ça dans la vie. Mais je suis aussi guidée par mes émotions alors, souvent, c’est la couv qui détermine ma lecture. J’aime la romance, mais pas guimauve. Soit tu me fais mourir de rire (et, attention, l’humour est un genre plus difficile qu’on ne le pense), soit tu me fais ressentir tout très fort, du sombre à la dark, en passant par la sensualité.

Et puis, j’ai un gros faible pour les thriller. Et, encore une fois, je crois que ça trouve sa logique dans mon besoin de comprendre l’humain.

Ton auteur(e) favori(e) ? (Des raisons évidentes à ton jugement …)

Je sais déjà que tu sais et que tout le monde sait qui je vais citer. Et je sais aussi ce que tout le monde va se dire. Pourtant, je le répète, je suis une horrible lectrice exigeante. Alors je vais te donner deux noms. 

Il y a 3 ans, je t’aurais dit sans hésiter « Lily Haime ». Cette auteure est une poétesse des émotions. Si j’ai parfois moins aimé quelques uns de ses romans, jamais je n’ai été déçue par sa plume. 

Et puis, depuis, j’ai lu Loïs Smes. Et je suis clairement amoureuse de sa plume.

Loïs est humble et c’est une de ses plus grandes qualités, mais elle n’a pas conscience du talent incroyable qu’elle a. 

Sa plume est incisive. Elle n’a pas besoin de broder (comme moi lol) pour que tu te prennes une claque dans la gueule, surpris par les émotions qui te submergent. Et le plus dingue c’est qu’elle jongle à merveille entre les genre. On croit que c’est facile de faire de l’humour ? Qui peut réellement se vanter de savoir faire rire/pleurer/rire sur un même paragraphe ? 

C’est un clown, oui, mais c’est surtout une auteur à la plume et au style affirmé. Dotée d’une imagination débordante, parfois je lui balance un mot pour qu’elle m’offre un pitch en quelques minutes. 

Le tout premier livre que tu as lu, c’était quoi ?

Aussi incroyable que ça puisse paraître, on est loin de la romance. « Moi, christiane F, droguée, prostituée ». Je devais avoir 13 ou 14 ans et je crois qu’au fond, ce livre m’a montré ce qu’il y avait de plus sombre dans l’humain pour la pré-ado que j’étais. 

Ton coup de foudre littéraire ? Le livre qui t’a le plus bouleversé ? (Les raisons à cela)

« Priam : L’Odyssée ». Je sais, on va penser (et je m’en fous de ce qu’on pense) que je le dis parce que c’est Loïs qui l’a écrit. Mais je t’assure qu’encore aujourd’hui je souris et j’ai la gorge serrée pour tout ce qu’elle m’a fait ressentir. (d’ailleurs, je la déteste toujours et elle le sait) 

Et si j’ai le droit, j’ajouterais « Etoile de Brume » de Lily Haime. Dans un registre diamétralement opposé à Priam, le personnage de Brume a été une vraie révélation pour moi. 

Pour nourrir ma curiosité, j’aimerais aussi te demander si tu regardes la télévision, des séries peut-être ou des films, dis-moi tout  

J’aimerais… mais je manque cruellement de temps. Entre mes boulots (soignante, auteur et éditrice), ma famille et mon incapacité à me focaliser sur quelque chose sans penser à tout ce qu’il y a à faire, je n’ai plus le temps de rien. 

Par contre, avec Loïs, on a un rituel. Chaque fois qu’on se voit pour un salon, la compta ou autre, on s’offre une soirée film. Si à l’origine on voulait vraiment regarder un bon thriller, on s’est retrouvé avec… quelque chose d’illogique. Depuis, je crois qu’inconsciemment, on cherche le film le plus WTF et on passe notre temps à commenter, se questionner et surtout se marrer.

Et la musique dans ta vie, a-t-elle une place ? Tes goûts …

La musique est essentielle, pour moi. Le silence m’oppresse et, paradoxalement, j’ai appris (4 enfants oblige) à occulter le brouhaha ambiant. La musique est un peu comme une thérapie, elle m’aide à réguler mes émotions, à m’apaiser ou même à me motiver. J’aime presque tout selon mes humeurs, mais j’ai une nette préférence pour le rock ou le classique revisité. 

Voilà, nous arrivons bientôt à la fin de cet entretien MAIS, serait-il possible que tu glisses les liens ou l’on peut te découvrir ?

Même si j’ai parfois du mal à être régulière, on peut me suivre sur les rs (facebook, insta et tiktok). Pour suivre nos sorties, nos actus, il suffit d’aller faire un tour sur le site et la boutique de Kyrrõ éditions. 

Sans oublier de t’interroger sur mon blog, comment trouves-tu mon idée ?

J’adore ton blog. Ça peut paraître idiot, mais je pense qu’on manque cruellement d’un regard masculin en littérature (et surtout en romance), et je trouve ton regard sur tes lectures vraiment intéressant. 

Où va-t-on avoir la chance de te croiser en salon cette année 2023 ?

Techniquement, où Loïs va, je vais (en plus, c’est moi qui conduis mdr). Prochain salon : Dreambooks, en septembre. Puis direction Le teilleul en octobre pour Lire en Normandie !

Et enfin quels sont tes vœux et résolutions pour l’année 2023 ?

C’est peut-être cliché mais j’aimerais plus de tolérance. N’oublions pas de nous réjouir pour les autres, leurs rêves accomplis sont la preuve qu’on a le droit de rêver, nous aussi. Et même de les réaliser.

Et puis… si j’ai le droit d’être un peu égoïste, ma résolution personnelle serait que Kyrrõ continue de grandir et que de nouveaux lecteurs nous découvrent. Promis, on ne mord pas (sauf quand on a faim).

Karyn, je te remercie profondément de m’avoir accordé ce temps, même si je sais vu tout ce que tu fais, qu’il t’en manque. Aux plaisirs de se revoir bientôt.

Merci à toi, vraiment. J’ai adoré partager ce moment et tes retours sur Dusk Till Dawn et Fire Meet Gasoline m’ont vraiment touchée (ça m’a même donné envie de les relire !).

Publicité
Publicité
Commentaires
Dans le regard de Fred
Publicité
Archives
Publicité