307269891_630985555261601_9134011031061825743_nHello Valérie, tout d’abord sache que je suis heureux de te recevoir, ici même sur mon « Blog ».

Moi aussi, je suis très heureuse de cette proposition. C’est ma première interview écrite et c’est un format qui me correspond. Alors merci de m’accueillir.

Alors, venons-en au fait ! Installe-toi confortablement, permets-moi de t’offrir, un café, un thé peut-être ou préfères-tu un mojito ?

Un café.

Bien, alors, je vais être curieux, mais je suppose que tu t’en doutes bien étant donné que tu as accepté cette entrevue. Tu es une fille, auteure, lectrice, sans oublier que professionnellement tu as un travail prenant et une famille. Donc, l’une de mes premières questions, qui est V. Maroah ?

V.Maroah, c’est une partie de moi. La partie qui écrit. Qui s’exile de la vraie vie pour plonger dans des mondes imaginaires. Tête la première.

Moi, juste moi, Valérie, j’ai, comme dirait ANNA, « la vie de tout le monde ». Sauf que personne n’a la vie de tout le monde. Une vie, c’est perso.

La mienne s’est construite en mode positif. Une enfance heureuse, une famille unie, des amitiés indélébiles, des enfants qui grandissent. Dont j’ai gravé les prénoms dans ce nom d’auteur. Quelques mots. Quelques textes. Leur héritage. Marylou.Roman. Noah.

Une maladie est venue impacter ma vie, un jour. C’est elle qui a ouvert la voie, non à l’écriture, déjà là, mais à sa concrétisation, sa formalisation. Dois-je la remercier ? Non bien sûr.

Comment fais-tu pour tout conjuguer ? 

J’ai le temps de tout, quand tout n’est pas grand-chose.

Et quand j’ai le temps de rien, c’est que ma vie déborde de choses à faire. Ce qui est rarement le cas dans ma vie. 

Sinon, il reste la nuit, ce supplément de temps dont on peut disposer quand les choses ne sont pas finies.

Je vais me pencher plus vers ton activité d’auteure si tu me le permets : quel est le cadre idéal ou tu aimes écrire ?

« monter dans sa grotte, cachée sous les toits… »

Quand je décide d’écrire, et en général ce n’est pas comme ça que ça se passe, je suis dans ma mezzanine. Assise à un bureau d’enfant, comme à l’école. Et quand l’écriture me sollicite, j’écris (ou pas) entre deux activités, devant la télé, n’importe où. L’unique cadre exigé n’est pas tant le lieu mais le contexte : une solitude absolue.

Même si je suis conscient que les auteur(e)s se servent de leurs vies pour écrire, je désire en découvrir plus sur tes sources d’inspirations, quelles sont-elles ?

Je n’ai pas véritablement de sources d’inspiration. C’est quelque chose qui vient de l’intérieur. Il y a, à un moment donné, non choisi, souvent en pleine nuit, des mots qui surgissent. Je note (ou pas). Et quand je note, au réveil, la suite arrive. Une déferlante ! Je note (ou pas). C’est la vie qui décide, le temps.

Peut-être que cet inconscient qui se réveille, de manière incontrôlée et incontrôlable, puise son inspiration dans le quotidien, la vie, les autres, les errances de la pensée, la télé. C’est possible. C’est probable. Mais comme je suis pas psy, je décode pas ça. Je suis dispensée…

Qu’oserais-tu dire à des lectrices et lecteurs potentiels qui n’ont pas encore eu la chance de te lire ? 

Rien. Je n’oserais absolument rien dire à ceux qui n’ont pas lu le livre. Je crois que je dirais : « il parait qu’il est bien. Moi, je ne l’ai pas lu, je l’ai écrit. Alors moi, je l’aime bien, mais objectivement je ne me sens aucune légitimité à le recommander. »

Sauf si c’est la quête d’un lecteur. Alors là, oui, je lui dirais ce que j’aime lire, ce que j’écris, et si lui aussi, alors oui, il peut aller à sa rencontre.

Je rêve d’un lecteur découvreur, qui chine les livres sans que l’auteur n’intervienne dans son choix.  Guidé par son envie, son instinct, et par des gens comme toi, qui partagent leur amour de la lecture et commentent leurs choix. Moi je suis l’auteur, je n’ai pas ma place pour inciter les gens à lire mon livre. Ce n’est pas ma place. 

(J’espère ceci-dit que mon retour au sujet de ton livre en l’occurrence « Anna » publié sur mon blog va déjà donner aux lectrices et lecteurs l’envie de te lire).

D’ailleurs serait-il possible que tu me parle de ce livre. D’où t’es venue l’idée ? combien de temps as-tu mis pour l’écrire ? etc etc en clair je veux tout savoir ?

ANNA, au départ, devait faire partie d’un recueil de nouvelles actuellement en cours d’écriture. Et puis ce texte a pris de l’ampleur, a dépassé en format le cadre de la nouvelle. C’est devenu une novella, ce format à mi-chemin entre la nouvelle et le roman. Un roman court à part entière. Isolé. Seul. Ce qui finalement lui va plutôt bien puisqu’ANNA, c’est d’abord l’histoire d’une solitude.

Il s’est écrit rapidement, une dizaine de jours.  Et deux mois d’épouvantables épreuves techniques (recopier sur word, la mise en page, la couverture, toutes ces choses à formaliser).

Si tu avais le choix d’un ou une auteur(e) pour un quatre mains, qui choisirais-tu ? 

Certainement un auteur déjà mort. Avec qui j’ai des affinités. Un Calvino pour jubiler, un Pérec pour éprouver, un Camus pour se rebeller, un Sartre pour réfléchir. Un Queneau pour la vie. 

Un écrivain. 

Encore faudrait-il qu’il me choisisse… Un mythe !

Pourrais-tu me parler de tes livres déjà écrits ? 

Le premier livre formalisé : LES PASSAGERS. En 2015.

Un récit en tu, une narration à la deuxième personne, histoire, peut-être, de contourner un je peu apte et peu enclin à parler de lui-même. Un texte que j’ai adoré écrire. Et qui n’existe pas puisqu’il est juste posé sur une étagère chez moi. Qui existe donc un peu quand même.

En 2017, une novella. Dix chapitres. Dix jours d’écriture. Comme ANNA. L’histoire d’une vie qui s’achève. Qu’en reste-t-il ?

En 2020 : LES VOLETS CLOS. Publié en 2022 par les éditions Red’Active. L’histoire d’un homme qui vit seul. Un questionnement sur le sens de l’existence en dehors de toute sollicitation sociale. L’exploration d’un individu. Que reste-t-il d’un homme quand il est hors du monde ? Quel est son sens ? un voyage au cœur de l’absurde.

ANNA, donc. La petite histoire d’une fille sans histoire. 2022.

JE. Une histoire de doubles. 2021. Le prochain sur la liste.

C’est pas un crime. Mais bon. Affaire à suivre.

Ton tout premier manuscrit fini ?

LES PASSAGERS

Tu es auto éditée ou en Maison d’édition et pourquoi un tel choix ? 

Je suis en maison d’édition chez Red’Active, à qui je dois d’être là aujourd’hui. Qui a permis au roman LES VOLETS CLOS d’accéder à une existence publique.

ANNA est en autoédition parce qu’il participe au concours Amazon des Plumes Francophones.

Les deux prochains seront probablement en autoédition également, pour des raisons uniquement « logistiques ». Je ne cherche pas d’éditeur. Dans la mesure où ces textes existent et où ma maison d’édition a déjà un catalogue de nouveautés conséquent, l’autoédition, c’est le moyen pour eux d’avoir une place rapidement, si minime soit-elle, dans le monde littéraire. Ça leur évite de se dandiner incognito sur une étagère. Et moi, ça m’évite d’avoir des scrupules en les condamnant à l’inexistence.

Avant de conclure le chapitre auteure, peut-être as-tu envie de m’offrir un scoop sur ton futur projet ?

Je ne sais pas si on peut parler de scoop, mais oui, je peux te donner quelques infos en avant-première. Des scoops, donc ! Oups ! Trois scoops…

-Le roman JE sortira prochainement. En octobre si tout va bien (c’est-à-dire si la partie technique ne me fait pas faux bond). En autoédition.

-Début 2023, ce sera la sortie de la novella de 2017. Qui quittera l’étagère de la maison, où elle se morfond, pour aller s’exhiber, ou du moins s’exposer, sur la place publique. En autoédition également.

- Ces deux textes « éjectés » de ma vie, comme Coluche, à l’époque, s’était débarrassé de ses deux jokers pour affronter Le jeu de la vérité, je peux me consacrer à nouveau à l’écriture de mon recueil de nouvelles, frère d’armes des VOLETS CLOS. Pour une publication envisagée courant 2023.

Voilà l’état des lieux.

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Passons à l’aspect lectrice. Comment choisis-tu tes lectures ? Quels sont tes styles de prédilections ? 

Je choisis mes lectures par genre ; par auteur ; parfois par hasard.

Je suis une inconditionnelle absolue du polar. Du très noir, du roman policier, classique, so british, du thriller. Avec des auteurs de prédilection : Mo Hayder. K. Giebel. Elisabeth Georges. R. Rendell. J.Patterson. A.Christie. C.Favan. N.French… Mais pas que.

J’ai une affinité profonde avec la littérature du XXème siècle, tout ce qui touche à l’absurde, aux questionnements existentiels.

En vrac : Pérec. Calvino. Sartre. Vian. Camus. Queneau. Kundera. Dostoïevski. Beckett. Faulkner. Et d’autres…

Une sensibilité exacerbée pour la poésie : Verlaine. Rimbaud. Eluard. Apollinaire. Aragon. R.Char. Les surréalistes. Et d’autres…

Une immense amitié pour le théâtre.

Ton auteur(e) favori(e) ? (Des raisons évidentes à ton jugement …)

Je ne sais pas.

Je n’en ai pas. Les auteurs que j’aime, je les aime sans les préférer les uns aux autres. J’en préfère un plutôt qu’un autre en fonction en fonction des circonstances, du contexte ; En fonction de moi, donc, pas d’eux.

Le tout premier livre que tu as lu, c’était quoi ?

LES MALHEURS DE SOPHIE (Comtesse de Ségur).

C’est gravé dans ma mémoire parce que je savais lire avant l’âge de la lecture. Et un jour j’ai pris mon courage à deux mains, comme on dit, pour l’avouer à mes parents, qui, eux, l’ignoraient. Je suis entrée dans la cuisine et je leur ai déclamé (en tremblant je crois, parce que j’avais un secret, et un secret, c’est toujours lourd à porter) un passage du livre. Ainsi l’aveu fut-il formulé. Ebahis, ils ont cru que je connaissais ce passage par cœur. Ils ont testé mes capacités sur d’autres extraits, ont admis que je savais vraiment lire. Et puis ils m’ont acheté des livres…

Ton coup de foudre littéraire ? Le livre qui t’a le plus bouleversé ? (Les raisons à cela)

UN HOMME QUI DORT, de Georges Pérec.

Petit livre découvert par hasard dans le hall de la fac de lettres d’Aix-en-Provence à l’époque antédiluvienne où j’étais étudiante, et qui raconte l’histoire d’un étudiant qui renonce à vivre. Et qui met en place, une fois sa décision prise, des stratégies de détachement du monde. C’est une quête de sens fondamentalement ancrée dans le non-sens de l’existence.

Ça m’a parlé, c’est sûr.

Pour nourrir ma curiosité, j’aimerais aussi te demander si tu regardes la télévision, des séries peut-être ou des films, dis-moi tout ?

Ah oui, j’adore. A fond sur Netflix.

Il y a des tas de films culte incrustés dans ma vie, des Légendes d’automne à La route de Madison, des Désaxés à Quatre mariages et un enterrement. Clint Eastwood. Des comédies américaines. Point break. Woody Allen. La Nouvelle Vague, peu de cinéma français. SevenPink Floyd, the wall. Tant et tant de films que j’aime…

Des séries culte : LostDexterDesperate housewivesThe walking deadVikingsThe leftovers. Tant d’autres encore…

Des navets télévisuels qui fertilisent probablement mon inconscient hors contrôle.

Je pourrais écrire un roman sur l’image…

Et la musique dans ta vie, a-t-elle une place ? Tes goûts …

Je n’ai aucune connaissance musicale. J’écoute les airs d’avant, Renaud, Cabrel, Téléphone, Ferré, Brel, des groupes d’avant. J’aime Louise Attaque, Soprano au Vélodrome, certaines chansons de certains artistes de maintenant que je connais peu. La musique, je l’écoute, alors c’est surtout en voiture. Et j’ai pas de voiture. Peu donc.

Voilà, nous arrivons bientôt à la fin de cet entretien MAIS, serait-il possible que tu glisses les liens ou l’on peut te découvrir ?

https://www.instagram.com/v.maroah/?hl=fr

C’est là que se trouvent toutes les infos relatives à mon activité d’écriture.

Sans oublier de t’interroger sur mon blog, comment trouves-tu mon idée ?

Je trouve que ce questionnaire est une proposition d’une grande richesse, tant on peut s’exprimer, se dévoiler, se concentrer sur soi, aussi. C’est la première fois que je me prête à un exercice de ce type, et j’aurais pu, étant donné ma réticence à parler de moi, trouver ceci intrusif ou dérangeant. Mais pas du tout. Je trouve ça pertinent et qualitatif. Intéressant et instructif. Et tout n’est pas dit, non, tout n’est pas dit. Mais tout ne se dit pas.

Où va-t-on avoir la chance de te croiser en salon cette fin d’année ?

Je serai présente au Festival du Livre et des Arts de La Ciotat les 24 et 25 septembre prochains. Je serai également en conférence dédicace à la médiathèque de Bandol le 16 décembre à partir de 16h.  Probablement au marché de Noël de Gréasque les 19 et 20 novembre.

Et enfin quels sont tes vœux et résolutions pour la fin d’année 2022 ?

Il y a un an je t’aurais dit : que la vie aille de mieux en mieux. Pour tous.

Aujourd’hui je te dis : que la vie ne se dégrade pas. Pour tous.

Le pessimisme de l’âge, sans doute.

, je te remercie profondément de m’avoir accordé ce temps, même si je sais vu tout ce que tu fais, qu’il t’en manque. Je t’embrasse et j’espère te revoir bientôt.

Merci à toi pour cette invitation à la découverte de ceux qui écrivent et de ceux qui œuvrent dans le monde du livre.

A bientôt, Valérie.