Bonjour après avoir fait sa connaissance à Ceyreste début juillet dernier, elle m’a invité à lire son livre en auto édition durant l’été.
A ce moment là, lors de nos retrouvailles en septembre en marge du salon de Fuveau, j’ai acheté « Anna » de V. Maroah avec la ferme intention de le lire rapidement.
Voilà mon retour sur ce livre ou tout d’abord la couverture est assez simple et sobre en noir et blanc et je peux vous dire qu’elle colle parfaitement à cette histoire.
Résumé Amazon :
« Je suis belle, elle est moche. Je suis riche, elle est pauvre. Je suis riche de ce que l’on m’a donné. J’ai tout pris. Elle n’a rien voulu. Rien qu’elle n’ait elle-même conquis. Elle est pauvre de ce qu’elle n’a pas pris.
Alors, bien sûr, c’est moi qui vaincrai. Ma victoire est acquise.
Qui a dit que les types moches et pauvres pouvaient gagner… Ça ne marche pas comme ça. C’est bien moi qui ai tous les atouts en main. Elle peut compter ses points. Elle a perdu.
On le sait bien, tous, on le sait bien. C’est comme ça, la vie. Sans concessions ni équivoques. Les choses sont dites, un point c’est tout.
A point.
Atout.
Mais quand la fiction transgresse les règles de la réalité, ça devient de suite plus complexe. La logique est compromise, l’acquis sur le qui-vive. Les dés sont pipés.
Ce n’est pas du jeu, je sais…
ANNA, c'est la petite histoire d'une fille sans histoire
Un voyage intérieur en quête d'une existence vide, qui peine à se remplir. La vie, quoi. La sienne en tout cas. »
Extraits :
« J’ai des animaux, j’adore les bêtes et j’exècre le mal qui leur est fait. Je m’engage dans de multiples causes visant à leur protection et leur défense. Cela va de l’abandon à la maltraitance. La souffrance animalière me noue les tripes et je suis incapable de retenir mes larmes lorsque j’y suis confrontée. J’ai deux lapins, deux chats et deux poules. Deux lapines, deux chattes, et deux poulettes. Que des paires. Et que des filles. Parce qu’il est acquis que la femelle des espèces est plus affectueuse, plus câline que le mâle, fier et belliqueux. Et même si je suis l’incarnation parfaite du contraire, je me réfère aux dogmes, aux vérités établies, bien plus fiables et plus justes à mon sens que mes ressentis profonds. Dont j’ai bien du mal, soit dit en passant, à évaluer la profondeur. »
« Il parait qu’elle va bien. Qu’elle est contente pour moi. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas vue. Mes incessants départs ont empêché nos rares retrouvailles. Je n’ai vu que les photos des instants fugaces que mes parents s’empressent de figer à chacun de ses séjours chez nous. Toujours aussi moche. Toujours aussi gaie. Je ne comprends décidemment pas. Et j’essaie de chasser ce malaise insidieux que me procure systématiquement la vue de la joie franche de leurs retrouvailles, de leur aisance, de leur bonheur. J’essaie de refouler cette espèce de … dépit ? Je n’ose formuler le mot de jalousie, je ne veux pas, je ne peux pas être jalouse de ma sœur, c’est une évidence, non ? Pourtant, ce ressentiment, cette colère, cette douleur, cette immense sensation de solitude, ça
ressemble tant à de l’envie… »
« Et le souffle coupé, pour un cœur qui bat si peu, cela devient vite un problème de santé.
A peine passé trente ans, me voilà déjà en défaillance cardiaque. Mon médecin, conciliant et compréhensif, même s’il ne comprend pas, parce qu’être compréhensif, c’est une posture professionnelle, pas une implication personnelle, mon médecin m’a prescrit des anti-dépresseurs. Les problèmes de cœur, ça donne la déprime, je sais. J’avale mes pilules sans rechigner. Moi, tout ce que je veux, tout ce que j’ai toujours voulu, c’est aller bien.
Les mères disent toujours que leur cœur s’élargit à chaque arrivée d’un nouvel enfant. Elles disent qu’il y a toujours de la place pour tous dans leur cœur. Pourquoi le mien n’est-il pas élastique, lui aussi ? Pourquoi ? Je suis sûre que le cœur de Soléa peut battre pour la planète entière. Alors que le mien a tant de mal, tant de mal à palpiter pour sa propre existence. »
Depuis le temps que l’on me parle de cette plume, je me devais de la découvrir. Me voici donc plongé dans « Anna », ou j’avoue n’avoir aucune idée de cette œuvre que j’ai entre mes mains.
Dans ma lecture je fais connaissance avec Anna narratrice de cette œuvre. Elle nous décrit son environnement et ses choix d’un potager ou du poulailler. J’aime cet humour qui émane de ses propos.
J’ai l’impression de lire une espèce de confession, une sorte de journal presque intime. En lisant les lignes de l’auteure, je l’imagine écrire ce livre en pleine réflexion sur la nature humaine, décrivant ses émotions et ressentis au plus juste.
Évidemment, cette œuvre donne matière à réfléchir sur soi MAIS sur l’humain dans sa généralité.
Ce livre si court aurait tellement mérité plus tellement qu’il est écrit avec une force, enfin que dis-je une puissance des mots si bien posés.
Certes, je n’ai pas pu, à certains moments m’identifier à la narratrice lorsqu’elle nous entretient sur le sujet de sa sœur, je suis enfant unique.
En tout cas l’auteure nous offre de la très grande littérature. Mais peut-être me demanderez-vous qu’est ce que la grande littérature?
Et j’oserai vous répondre : lisez « Anna » et vous comprendrez mes propos.
Si vous désirez faire connaissance avec Anna, cette fille a la vie si facile mais dois-je oser dire, sans histoire. Je vais m’arrêter là dans mon retour au risque de trop à dire. Mais sincèrement prenez le temps de lire V. Maroah.
Alors dites Moi tout?… Qui va le lire ou l’a déjà lu?… Qu’en avez-vous pensé ?…