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Hello Pierre Yves, tout d’abord sache que je suis heureux de te recevoir, ici même sur mon « Blog ». Alors, venons-en au fait ! Installe-toi confortablement, permets-moi de t’offrir, un café, un thé peut-être ou préfères-tu un mojito ?

Ça dépend de l’heure, mais le matin je suis adepte d’une bonne tasse de café, un peu comme l’agent Dale Cooper dans la série Twin Peaks.

Bien, alors Pierre Yves, je vais être curieux, mais je suppose que tu t’en doutes bien étant donné que tu as accepté cette entrevue. Tu es un homme, auteur, lecteur, sans oublier que professionnellement tu as un travail prenant et une famille. Donc, l’une de mes premières questions, qui est Pierre Yves Vaillant ?

Je pense que tu as très bien résumé les choses. Je suis quelqu’un de tout ce qu’il y a de plus ordinaire avec mon travail, mes obligations familiales et mes amis. Je ne prétends nullement avoir une vie folle et n’affectionne pas le « bling-bling ». J’aime les choses simples, d’ailleurs, j’affectionne les écrivains qui entretiennent cet état d’esprit. C’est sans doute pour ça que je cite régulièrement Bukowski : un mec qui vit de sa plume et soutient qu’il ne fréquente pas les cercles littéraires, car il préfère de loin aller aux courses et aux matchs de boxe, j’admire ! Total respect.

Comment fais-tu pour tout conjuguer ?

Je me drogue ! Lol. Plus sérieusement, écrire, c’est vrai, est une activité prenante. J’arrive quand même à m’en sortir non pas parce que je m’isole pendant des jours pour ne faire que ça… mais  en faisant le contraire. J’ai une écriture « fragmentaire » : tous les jours, j’écris quelques phrases ou  un bout de paragraphe, ça dépend. Des fois, il n’y a rien qui sort. Ça dépend alors de la symphonie, car pour que j’écrive, il faut que j’entende en moi une mélodie. Quand qu’elle vient, je me dis : ok, c’est bon, là tu peux y aller.

Je vais me pencher plus vers ton activité d’auteur si tu me le permets : quel est le cadre idéal ou tu aimes écrire ?

Au vu des contraintes que tu évoques (boulot, vie de famille et sorties quand même de temps en temps), je n’ai pas le luxe de choisir mon cadre. Je bosse mes écrits où je peux, comme je peux : sur une table de cuisine, dans une bibliothèque, parfois même dans les cafétérias de cinémas (en effet, je suis souvent fourré au ciné). Évidement, tout le monde aimerait pouvoir écrire des pages entières face à la mer ou un pan de montagne, mais au quotidien ce n’est pas toujours possible.

Même si je suis conscient que les auteur(e)s se servent de leurs vies pour écrire, je désire en découvrir plus sur tes sources d’inspirations, quelles sont-elles ?

Ta question tombe à pic, car j’ai voulu pour ce premier roman être transparent sur mes sources d’inspiration. C’est la raison pour laquelle, à la fin du récit, je les ai énumérées. J’y tenais dans un souci d’honnêteté intellectuelle : depuis Homère tout le monde écrit plus ou moins sur les mêmes thèmes et personne n’a fondamentalement rien inventé depuis. Mais pour écrire, il est indispensable de lire. Prétendre le contraire serait aussi incongru que d’entendre un cuisinier dire : j’adore faire la cuisine, mais la déguster, alors là, non merci ! Là où un artiste fait la différence, à mon avis, c’est dans la façon qu’il aborde ces choses qui n’ont pas attendu après lui pour être déjà écrites. En résumé, j’aime les écrivains indépendants et singuliers. Parmi mes influences, il y a : Virginie Despentes, Michel Houellebecq, David Foenkinos, Charles Bukowski, sans omettre Louis-Ferdinand Céline .

Qu’oserais-tu dire à des lectrices et lecteurs potentiels qui n’ont pas encore eu la chance de te lire ?

(J’espère ceci-dit que mon retour au sujet de ton livre en l’occurrence « Sarabande Lyonnaise » publié sur mon blog va déjà donner aux lectrices et lecteurs l’envie de te lire).

Tu vas finir par me faire rougir quand tu évoques la « chance » de me lire. Bon, après il faut aussi savoir accepter les compliments quand ils sont si gentiment formulés. Voilà ce que je leur dirais : vous voulez lire quelque chose de différent, êtes curieux, avides de continents inexplorés : foncez ! Ce récit ne vous laissera pas indifférent. Je pense que sa qualité première réside dans son intensité.

D’ailleurs serait-il possible que tu me parle de ce livre. D’où t’es venue l’idée ? combien de temps as-tu mis pour l’écrire ? etc etc en clair je veux tout savoir ?

Tu as un peu de temps devant toi ? J’ai presque de quoi écrire un nouveau roman si tu me lances sur la genèse de ce roman. Je n’ai pas eu l’idée de l’histoire comme ça, d’un coup. Au départ, c’était même plutôt un recueil d’impressions. En sillonnant les collines lyonnaises avec mon club de course à pied, on observait en contre-bas les lumières de la ville qui scintillaient et ça m’a fait penser à l’atmosphère du film Mullholand Drive. J’ai songé alors à quelque chose de mystérieux, ombrageux, vénéneux et c’est à ce moment que LA musique s’est mise à vibrer en moi. Anecdote pour anecdote, le premier chapitre que j’ai écrit au tout départ était un biopic sur Jérôme Savonarole. Tous mes lecteurs « bêta » adoraient, m’encourageaient à continuer et, tout comme Gainsbourg l’a fait avec ses tableaux, j’ai fini par tout balancer. Je n’arrivais pas à enclencher un autre chapitre et me suis dit : et si je prenais exactement le contre-pied de ce type ?

J’ai mis en tout et pour tout trois ans à écrire (et réécrire) ce roman avant de tomber sur une version que je jugeais aboutie.

Si tu avais le choix d’un ou une auteur(e) pour un quatre mains, qui choisirais-tu ?

Pour être honnête, je ne suis pas tellement partisan de l’écriture à quatre mains, car j’aime avoir les mains libres dans ce que je fais. Maintenant, je ne suis pas obtus et ai été très attentif aux retours durant la phase de création. Je n’ai pas compté le nombre de versions de la Sarabande Lyonnaise, mais il y en a au bas mot plus d’une cinquantaine. Bref, si on tente d’écrire en collaboration avec moi, c’est quelque part la dépression nerveuse assurée ! Autant le savoir auparavant, mais si malgré tout on persiste dans cette direction, alors pourquoi pas envisager une collaboration. Je me permets alors de choisir comme partenaire une véritable plume, tant qu’à faire : Virginie Despentes. Tu m’as donné carte blanche… alors forcément moi, j’en profite ! Règle numéro 1 : il ne faut JAMAIS me donner carte blanche.

Pourrais-tu me parler de tes livres déjà écrits ?

J’aimerai beaucoup te parler des livres que j’ai déjà écrits, mais Sarabande Lyonnaise est mon premier roman. Alors peut-être qu’on pourra, à l’occasion, parler des prochains romans que je vais écrire dans un futur plus ou moins proche. En attendant, je suis comme Saint-Thomas : je ne crois qu’en ce que je vois et à part Sarabande Lyonnaise, je n’ai rien publié ou écrit (pour l’instant). Je suis un « jeune » écrivain (de plus de quarante ans), mais quand je vois que Madame de Sévigné a commencé à écrire à plus de soixante ans, je me dis qu’il me reste quand même de la marge.

Ton tout premier manuscrit finis ?

Idem, Sarabande Lyonnaise est mon premier roman en même temps que mon premier manuscrit fini. Bien sûr, il y a eu des tentatives d’écriture avant, mais aucune n’avait abouti à un script fini. Je compare souvent l’écriture à un marathon : il faut savoir puiser dans ses réserves pour tenir jusqu’au bout.

Tu es auto éditée ou en Maison d’édition et pourquoi un tel choix ? ……

Je suis édité aux éditions Estelas. Le recours a une maison d’édition est, je pense, plus confortable pour un auteur, surtout quand il est néophyte (comme moi). L’éditeur sait mettre en valeur le roman qu’il a décidé de publier. De plus, il te fait profiter de son réseau de partenaires. Ça, c’est pour l’aspect commercial, mercantile car, même si c’est moche, tout s’achète et se vend dans ce bas monde. Après quand on a la chance d’avoir un éditeur qui est écrivain, cela aboutit à une vraie complémentarité artistique. Quelque part, je pense que le roman Sarabande Lyonnaise a été écrit à quatre mains avec Max (c’est le prénom de mon éditeur).

Avant de conclure le chapitre auteur, peut-être as-tu envie de m’offrir un scoop sur ton futur projet ?

J’avance bien sur un nouveau récit dont la première partie est quasiment aboutie. Pour la deuxième partie, il y a encore du boulot mais ça avance quand même aussi. Sans « spoiler », le narrateur fait une rencontre lors d’un voyage organisé. Il s’ensuit, après un accident, un long coma de sa compagne qui va se réveiller des décennies plus tard. Évidement, le monde a changé depuis, mais des changements s’imposent aussi jusqu’en elle : depuis son réveil, elle entend des voix étranges, ressens autour d’elle des présences immatérielles…BOUH ! T’as eu peur ?

Passons à l’aspect lecteur. Comment choisis-tu tes lectures ? Quels sont tes styles de prédilections ?

Je suis très éclectique et n’ai pas de genre de prédilection. Du moment qu’un roman est bon, il te saisit les tripes quel que soit son genre. Comme beaucoup de lecteurs qui, de plus, écrivent, ma Pile à Lire (PAL) est pleine à ras bord et je choisis mes livres par recommandation et associations d’idées.

Ton auteur(e) favori(e) ? (Des raisons évidentes à ton jugement …) 

C’est un choix clivant, mais mon auteur favori est Louis-Ferdinand Céline. Chaque fois que je relis le Voyage, ça me transporte littéralement. Céline disait qu’on était puceau de la volupté comme on l’était de l’horreur. À mon avis, on est aussi puceau de la littérature quand on a jamais lu Céline.

Le tout premier livre que tu as lu, c’était quoi ? 

C’était Flash Gordon. J’en parle, d’ailleurs, brièvement dans mon roman. 

Ton coup de foudre littéraire ? Le livre qui t’a le plus bouleversé ? (Les raisons à cela)

Les Bienveillantes de Jonathan Littel. Sa lecture m’a sidéré. Outre la qualité des recherches historiques menées par l’auteur, les déambulations de cet officier nazi nous font comprendre à quel point la rhétorique permet de convaincre à peu près n’importe qui de n’importe quoi. En effet, c’est tellement bien écrit qu’on se surprend à avoir de l’empathie pour ce type et le moins qu’on puisse dire est que c’est perturbant. Très perturbant.

Pour nourrir ma curiosité, j’aimerais aussi te demander si tu regardes la télévision, des séries peut-être ou des films, dis-moi tout ?

Oui, je suis cinéphile. D’ailleurs, pour assister au festival Lumière (festival de cinéma basé sur Lyon), je pose une semaine de congé chaque année. Grâce à ce festival, j’ai vu Wong Kar Wai, Catherine Deneuve, Francis Ford Copolla et Jane Fonda. Les séries j’aime bien aussi, mais je trouve que c’est un peu trop chronophage. En ce moment, je regarde de temps à autre des épisodes de « Breaking Bad ». Pour la télé, je me contente des actualités et de documentaires historiques.

Et la musique dans ta vie, a-t-elle une place ? Tes goûts …

La musique a une place centrale dans ma vie. Je suis un juke box ambulant. J’écoute un peu de tout : ça va de Sepultura à Calogero. Bref, le spectre est méga large. Je vais voir Cure en concert en cette fin d’année et Gojira en début d’année prochaine. J’ai un ADN plutôt rock, mais écoute aussi de la techno. 

Voilà, nous arrivons bientôt à la fin de cet entretien MAIS, serait-il possible que tu glisses les liens ou l’on peut te découvrir ?

Bien sûr. Le mieux, c’est de passer par le site de mon éditeur car les frais de port sont offerts (pas de frais d’expédition) : https://www.estelaseditions.com/2021/05/04/sarabande-lyonnaise-de-pierre-yves-vaillant/

Sans oublier de t’interroger sur mon blog, comment trouves-tu mon idée ?

Je suis admiratif vis-à-vis de tous ceux et toutes celles qui consacrent leur temps libre à la littérature et ce, de manière bénévole. C’est quand même grâce à des blogs comme le tient que la littérature parvient à vivre au-delà des lieux communs, des poncifs qu’on nous sert régulièrement dans les « grandes » émissions littéraires.

Où va-t-on avoir la chance de te croiser en salon cette fin d’année ?

Je serais en dédicace dans plusieurs points de la région Auvergne-Rhône-Alpes. En octobre, je serais au CULTURA de Givors (le samedi 29). En novembre, je serais au CULTURA de Bourg-en-Bresse (le samedi 19) et à Auchan Caluire (le samedi 26). D’autres dates sont en « pourparlers » et pour ceux que ça intéresserait, je diffuse mes dates de dédicace sous forme d’évènement via facebook (sur la page @sarabande lyonnaise) et aussi sur Instagram (publications et « stories » sur le compte pierreyvesvaillant2021).    

Et enfin quels sont tes vœux et résolutions pour la fin d’année 2022 ?

Mes vœux vont tout d’abord à ma famille, son bien-être et sa santé et, bien sûr, tous mes proches.

Pierre Yves, je te remercie profondément de m’avoir accordé ce temps, même si je sais vu tout ce que tu fais, qu’il t’en manque. J’espère te rencontrer bientôt.