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Dans le regard de Fred
11 octobre 2022

Petite virée à Lyon pour découvrir "La Sarabande Lyonnaise" de Pierre Yves Vaillant

IMG_2522 Bonjour Mon Cercle Amical, je viens aujourd’hui vous parler d’un livre comme régulièrement.

L’auteur que je ne connaissais point, Pierre-Yves Vaillant est venu me contacter sur Instagram pour que je fasse un retour sur son livre : « Sarabande Lyonnaise » édité chez Under Éditions l’une des maisons de mon ami Max Heratz.

Tout d’abord la couverture, qui rappelle les petites rues lyonnaises du Vieux Lyon, un endroit où j’appréciais me balader fut un temps lorsque j’allais régulièrement là-bas.

Résumé : 

« Mes fondations ont glissé sans que je m'en aperçoive. Comme prédestinées, les choses sont arrivées d'elles-mêmes. C'était inscrit dans la course, l'alignement des planètes. Ce que j'ai fait, je l'ai fait en connaissance de cause. Je ne regrette rien, ne ressens pas la moindre honte, même si aux yeux de la morale, je suis coupable alors que vous, vous ne l'êtes pas. »

L'auteur nous entraîne dans une débauche à laquelle bon nombre d'entre nous auraient pu souscrire. Mais le jeu en vaut-il la chandelle quand les instinets primaires, telle que la jalousie, se manifestent ? Des images de plaisir difficiles à soutenir quand on n'en est que le spectateur. Une réflexion sur le couple et sa place dans notre société décadente nous amène alors à la question suivante : Faut-il céder à la tentation et réaliser ses fantasmes ? La réponse est peut-être dans ce livre.

Extraits :

« Je me liquéfiais, me consumais comme un morceau de viande dans cette cuisson atmosphérique. Tout s’entrechoquait douloureusement dans le fond de ma rétine comme si mille projecteurs avaient été braqués sur moi. Défoncé par la fièvre, les yeux me piquaient, me démangeaient. L’étuve dans laquelle je me trouvais me cramait les neurones, m’azimutait le cerveau. Comme un bœuf attelé à une charrue et labourant un champ de pierres, des coulées de sueur inondaient mon dos, s’insinuant jusque sous mes bras, humectant mes jambes, enrobant mes yeux d’un mince filet de bave qui figurait une membrane, un écran interposé entre moi et le monde. Au travers de son filtre, tout devenait plus épais, plus lent comme dans un rêve. La seule chose dont je me souvienne distinctement, c’est de cette sensation de brûlure persistante, lancinante qui me charcutait la cornée. Les membres raides comme du bois, j’étais devenu immobile, insensible comme un pantin désarticulé. Et dire que je n’avais encore rien vu venir. »

« En pleine veine « Flower-Power », j’aurais aimé communier avec mes sœurs de miséricorde, partager le doux, l’immémorial mouvement de va-et-vient qui a jalonné l’histoire de notre vieil univers. J’aurais aimé que de cette union naisse un tsunami de sensualité qui, à lui seul, aurait pulvérisé les murs, aboli les frontières de la Terre entière. Par effet de capillarité, notre joyeuse sédition se serait propagée à l’ensemble du corps social et le monde n’aurait alors été qu’un immense phalanstère à ciel ouvert, un gigantesque camp pour nudistes détenant la solution à tous les problèmes moraux, la clé de toutes les énigmes et équations de l’existence. « Le bonheur sur Terre, ça serait de mourir avec plaisir, dans du plaisir… » 

« Nippé dans ses frusques clownesques, grelottant, il alla se réfugier à l’abri d’un porche mitoyen qui l’aspira aussitôt à l’embouchure de sa porte et pénétra dans une enclave, un havre de paix juché par-delà la brutalité du monde. Cette ouverture, cette possibilité d’un ailleurs existait déjà depuis longtemps à l’intérieur de lui. Sa représentation logeait déjà dans son crâne, occupait le centre de sa conscience, débouchant sur cette contrée de légendes dorées qu’on n’entrevoit que dans son imagination. S’il avait atterri dans cette oasis, ce pays de Cocagne, c’était tout de même par hasard, un peu à la manière de Jérôme Savonarole quand il décida d’intégrer les ordres afin de se soustraire à la vanité des hommes. Quoi qu’il en soit, ses écluses intimes venaient d’être dynamitées depuis que quelque chose avait cédé, tiré sa révérence dans son for intérieur. Lui qui n’avait jusque-là vécu qu’à la force de sa révolte et de son dégoût, n’ayant connu que de rares et mornes états de contentements, survivant dans cet état rudimentaire, végétatif où tout se réduisait à son plus strict minimum, il venait à présent de bouter hors de lui la matière froide, flasque et gluante qui avait comprimé sa poitrine de ses pattes velues, de ses griffes acérées. »

En commençant ma lecture de « Sarabande Lyonnaise » j’apprécie tout d’abord que les protagonistes soient présentés. De même que j’affectionne les différentes citations offertes par l’auteur qui ne font qu’augmenter ma culture générale.

Dans les premiers chapitres l’auteur nous narre les rencontres dites virtuelles en faisant une description précise des sites avant de faire THE RENCONTRE, en l’occurrence Eva, nullement sur internet fort heureusement pour lui. Puis la préparation d’une escapade à Paris. 

Durant le dit séjour parisien, nous découvrons les soirées de la capitale, dans un langage assez riche mais assez fluide à lire malgré tout. L’auteur jongle avec les métaphores pour accentuer certains propos.

Les mots choisis sont assez forts de sens, il n’hésite pas à nous offrir ses pensées philosophiques, glissant à bon escient ses références, parfois musicales ou cinématographiques et littéraires qui n’est point pour me déplaire.

Je pourrais nommer par exemple : « Blue Velvet » de Bobby Vinton. Pour l’aspect musical.

Une définition, celle de « partouze » par exemple que l’auteur nous offre à sa manière, je me permet de citer Pierre-Yves :

« — Enchanté de faire votre connaissance. Serait-ce trop indiscret de vous demander si vous êtes adepte des partouzes ? Vous savez, ce grand ramdam où tout le monde déboule à la queue leu leu et où on se bouscule, se chamboule à la hue à la dia, suintant à grosses gouttes, ahanant, se donnant un mal de chien pour se faire sa place dans la grande bataille de la pénétration. Un enfouissement de doigts frénétiques, de bouches exagérément ouvertes qui rentrent et sortent comme dans un moulin, avec profusion et sans tralala, ni chichi dans une série de cons avachis, languissants, impatients. Une cohue de sexes offerts par jour de marché semblables à des fruits de mer disposés sur un plateau. »

Note à l’auteur : voilà une définition idyllique de la femme ou j’ose affirmer dans toute sa grandeur ou splendeur, peu importe l’adjectif du moment qu’il fait comprendre son importance, je cite Pierre Yves une nouvelle fois :

« Née caressante et aimant être caressée, à la fois jouisseuse et volcanique, son corps était doté d’une infinité de ramifications offrant alors de prodigieuses possibilités d’amour. De là ce don pour la polyphonie, ce talent inné pour la dépravation, cette dextérité sans égale pour le mariage des corps. Était-ce vraiment de sa faute si elle ne trouvait du réconfort que dans les saillies fugaces, les étreintes volées ? Était-elle à blâmer pour autant ? C’était un tel drame d’aimer la vie, le sexe et les hommes ? Il ne s’agissait que de sa façon à elle de montrer à la face du monde qu’il y avait bien quelque chose qui puisse toujours lui faire plaisir. »

Soit, l’auteur a d’excellentes références en matières musicales, MAIS il a aussi les pires, J’ose citer l’auteur sur ce coup-la :

«  Les pouces en avant, les coudes en arrière,

Les coudes en arrière

Les genoux pliés, les pieds rentrés, la tête en l’air, les fesses en l’air,

La tête en l’air, les fesses en l’air

Et tchic et tchac et tchic et tchac han-han  ».

NO COMMENT !!!!

Et que dire de cette fin si étonnante, je ne m’y attendais clairement pas…

Je n’avais encore jamais lu d’œuvre de ce genre où l’auteur semble y avoir mis tellement de lui à l’intérieur. J’ai apprécié ma lecture, celle-ci m’a fait rire, réfléchir et j’en ai même redemandé à la fin. Je vous invite à lire ce livre qui certainement va autant vous toucher que ce qu’il m’a touché.

Alors dites Moi tout ? … Qui l’a lu ? … Avez-vous l’intention de lire?

 

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Commentaires
P
J'ai lu ce roman de mon ami Pierre-Yves qui a la même maison d'édition que moi (roman intitulé "Time story"), animée par le bouillonnant et efficace Max Heratz. La lecture de Sarabande Lyonnaise m'a d'abord décontenancé, puis au fil des pages captivé. Je conseille donc également sa lecture. Pat Vermelho (sur Facebook).
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