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Dans le regard de Fred
7 octobre 2022

Marie Nocenti Nous offre une belle leçon de vie avec Dies Irae- Les Larmes de Sang

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Hello mon Cercle Amical, je viens vous parler aujourd’hui d’un livre que j’ai investi lors du Salon du Puy Sainte Reparade et c’est avant tout la couverture, magnifique qui m’avait interpellé. On voit un indien, la couleur de celle-ci de nuance Sépia m’a fait craquer. 

Je vous parle aujourd’hui de « Dies Irae Les Larmes de sang » de Marie Nocenti édité chez Is Éditions une maison d’édition marseillaise.

Bref le résumé tout d’abord :

« Le 29 décembre 1890, le massacre des Sioux à Wounded Knee marque la fin des guerres indiennes. 

De passage dans la région, John Parker va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie. Malgré les préjugés, il épouse une Indienne et deux enfants naîtront de cette union heureuse. Mais en cette fin du dix-neuvième siècle, ceux qui osent se mélanger sont encore l’objet de la haine et de l’incompréhension. Leur bonheur bascule brutalement dans l’horreur quand sa femme est retrouvée morte. Ses assassins ne seront jamais retrouvés.

Devenus adultes, la vie des enfants de John sombre à nouveau dans la violence quand le destin met sur leur chemin les meurtriers de leur mère. Déchirés entre deux cultures, rejetés par leurs peuples respectifs, ces jeunes métis, ni blancs ni indiens, vont devoir se battre contre les préjugés pour faire triompher la justice et trouver leur place dans la société. »

Extraits :

« Avec appréhension, il se pencha sur elle et son cœur se serra quand il vit son visage. Les yeux ouverts fixant le vide, elle ne semblait pas le voir ni l'entendre. La manche de sa tunique était couverte de sang. Pour ne pas crier et ainsi révéler sa présence, elle avait mordu son bras et n’avait toujours pas lâché prise. Ted tenta de lui ouvrir la bouche, mais les muscles de la mâchoire étaient si contractés qu’ils refusèrent d’obéir. Il n’insista pas et décida de la descendre comme elle était. Avec douceur, il la prit dans ses bras tout en lui murmurant des mots tendres. Au moment d’enjamber l’échelle, il la cala contre son épaule et descendit précautionneusement barreau après barreau. Il fit en sorte que la fillette ne voie pas l’endroit où était étendue sa mère et sortit de la grange à reculons. Aidé de Kangee, il grimpa sur un cheval sous les regards pleins de compassion des ouvriers. Ils aimaient bien la petite, elle était toujours par monts et par vaux, à courir dans la prairie cheveux au vent, et elle avait toujours un mot gentil pour eux. »

« Loup Hardi avait monté un léger abri et fourni des couvertures pour se protéger de la fraîcheur de la nuit. La jeune femme apprécia avec un immense et rare bonheur de dormir à la belle étoile. Elle aimait profondément son oncle et se sentait très proche de lui, non seulement par son lien familial, mais aussi par leur complicité et leur amour commun de la nature sauvage. Lui-même adorait sa nièce, même s’il s’en cachait, car elle lui rappelait sans cesse Plume Légère, la seule famille proche qui lui était restée après avoir fui le massacre de Wounded Knee. Après avoir vécu quatre jours en sa compagnie, il avait appris à mieux la connaître et regrettait encore plus amèrement le fait que John se fût opposé à l’intervention de leur chamane pour tenter de la guérir. Au fond de lui, il était persuadé que sa nièce reparlerait un jour, mais pour cela, il fallait d’abord soigner et guérir son esprit traumatisé. »

Il est temps de me plonger dans ma lecture et dès les premières lignes je me retrouve immergé d’une bien belle façon dans la saison hivernale du début du livre. Je vais d’ailleurs me permettre de vous retranscrire l’extrait tellement bien écrit: 

« Une légère brise agitait les branches et les hautes herbes prises dans un étau de glace. Quelques paillettes de givre s’envolèrent doucement, étincelant tels de minuscules éclats de diamant dans la lumière du matin. Le paysage disparaissait sous une épaisse couche de neige d’une blancheur immaculée qui estompait les contours des environs. De lourds nuages gris s’effilochaient dans le ciel, emportant au loin la tempête qui avait ravagé la région trois jours durant.

Le jour se levait à peine sur la plaine encore silencieuse, comme figée dans le temps. Les températures négatives ne prêtaient guère à la promenade et rien ni personne ne troublait l’inquiétant silence qui enveloppait les lieux tel un linceul. Bien à l’abri dans leurs tentes, les soldats de garde ne virent ni n’entendirent l’homme approcher du campement. Chaudement vêtu, il progressait avec des raquettes en bois pour ne pas s’enfoncer dans la neige. ».

Dans les premiers chapitres nous faisons connaissance avec « John Parker », notre protagoniste qui, après avoir s’être rendu compte d’un désastre entre soldats et indiens sur un champs de bataille, rentre chez lui. Sur le chemin il sauve deux sioux ( un frère mal en point, surnommé « Loup Hardi ») et sa sœur. 

La plume de Marie est délicieuse malgré que ce roman soit à la troisième personne. Les descriptions de lieux, de pièces immergent pleinement le lecteur dans l’histoire.

Le récit de l’arrivée au Ranch et la rencontre la jeune fille sioux du surnom de « Plume légère »et Mamola ( une femme ronde et black), m’a bien fait rire MAIS surtout Marie a su retranscrire la rencontre dont l’émotion malgré la différence entre les deux femmes est immense, surtout rien qu’avec des mots.

Il y a durant une scène où Plume légère se retrouve dans l’écurie au retour de John, un rapprochement décrit d’une façon presque poétique. On réussit à ressentir que les émotions et ressentis des protagonistes sont complètement nouveaux pour eux.

Les chapitres 8,9, 10 et 11 sont très pénibles et durs à lire( enfin pour ma part) tellement Marie nous fait ressentir les scènes, qui soit dit en passant sont encore véritablement bien écrites. Une vraie grosse gifle reçue dans ma lecture. 

Après avoir passé 10 longues années loin de ses terres natales, Winona revient chez elle auprès des siens. Comment va-t-elle retrouver sa place parmi sa famille, surtout avec le drame vécu une décennie plus tôt. Je continue ma lecture pour en savoir plus et je vous invite à faire de même en lisant l’œuvre de Marie Nocenti : « Dies Irae -Les larmes de sang ».

Winona, l’esprit rebelle, avide de liberté, exactement comme son cheval. L’union de deux êtres semblables, l’humain et l’animal, je cite une fois de plus l’auteure :

« la jeune femme savourait ces heures solitaires en compagnie de son cheval. Dès l’aube, elle était auprès de lui, brossant sans relâche ses poils redevenus luisants comme l’ébène, peignant sa crinière dans laquelle elle tressait de petites mèches. L’étalon acceptait ce contact avec une docilité mêlée de nervosité, frémissant sous le passage de ses doigts délicats. Mais dès que le personnel s’éveillait, elle s’éclipsait discrètement et ne revenait le voir que dans la soirée, quand le ranch retrouvait un certain calme et que tout redevenait paisible. Dans le silence de la nuit seulement brisé par le bruissement des insectes, la jeune femme se blottissait contre lui pendant des heures ; parfois, elle s’endormait dans le foin, lovée dans son cou. Au fil des jours, un lien plus fort encore se noua entre ces deux êtres sauvages et indomptés, unis par une tendresse et une confiance que rien ni personne ne pourrait briser. » 

Alors que la vie au ranch semblait prendre une tournure des plus belles, il suffit d’un incident pour que les traces et douleurs du passé ressurgissent à grand pas. 

Ce livre se doit d’être lu, déjà pour le talent de l’auteure MAIS aussi pour découvrir la souffrance des peuples indiens opprimés et malheureusement encore aujourd’hui.

D’ailleurs dites Moi tout?… Qui l’a lu ?… Qui va le lire ?… Je veux tout savoir ?

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