Bonjour Mon Cercle Amical, aujourd’hui nous allons parler d’un livre de la Maison Black Ink que j’affectionne particulièrement.
L’auteure, je l’ai croisée plusieurs fois, certes nous n’avons que très peu discuté MAIS son sourire permanent et sa joie de vivre m’ont donné l’envie d’enfin lire « Green Oak » que j’avais depuis pas mal de temps déjà dédicacé dans ma bibliothèque, voilà chose faite : je l’ai lu et je l’ai adoré.
Bref rentrons dans le vif du sujet …
Résumé :
La vie de Victoria bascule un jour d’été ensoleillé, quand son cœur sombre en même temps qu’elle au fond du lac.
Lui, le sang-mêlé mis à l’écart par son peuple, lui le beau Tsigane aux yeux gris et à la peau trop mate pour les gadjos mais trop pâle pour les siens, est aux antipodes de la jolie blonde issue de l’aristocratie.
Et pourtant ! Le destin se joue des conventions et des apparences. Le vieux chêne vert sera témoin de cet amour hors du temps qui unit deux âmes que tous cherchent à séparer.
Extraits :
« — Les mains d’un homme sont ce qu’il y a de plus important, Lorialet. Il faut les soigner et les entretenir. Ce sont elles qui te nourriront, elles qui toucheront celle que tu auras choisie pour femme, et encore elles qui berceront tes enfants. Regarde mes mains, petit. Y vois-tu les mains d’un travailleur ? Les mains d’un voleur ou d’un intellectuel ?
— Je ne vois rien, mon oncle, rétorqué-je maintenant qu’elles sont débarrassées de toute trace d’huile.
— Exactement. Rien. Tu ne vois rien du tout. Et c’est ça qui est important, petit. Ne jamais laisser les autres deviner qui tu es vraiment. Les gens de la ville ne nous aiment pas, parce qu’ils ne nous connaissent pas. Ils ne voient en nous que des voleurs de poules, des rempailleurs de chaises, et ils nous accusent des pires diableries. Mais ils ne savent rien du tout. Ils ne nous accepteront jamais, et c’est peut-être tant mieux. Mais nous n’avons pas besoin pour autant de leur donner une fausse image. Être propre, c’est très important, petit. »
« Je l’apercevais au lac où j’allais de moins en moins, âge de travailler oblige, et elle, elle m’ignorait parfaitement, comme je le lui avais de toute façon demandé.
Si je suis honnête deux minutes, je dirais que son ignorance m’a en réalité profondément blessé. Nous avions trouvé ce fameux été une entente acceptable, tolérable, et surtout, appréciable. Nous n’abordions jamais rien qui ne soit trop personnel, une sorte de consensus qui respectait à la perfection ce que chacun de nous avait peut-être à cacher, mais notre présence mutuelle suffisait à éloigner ce sentiment de solitude amer. »
« Jamais je n’ai eu autant confiance en quelqu’un. Même si je sais que ce n’est guère sensé ou raisonné, car après tout, nous nous connaissons si peu… Mais James, Lorialet, ou quel que soit son prénom, est cette seule partie de moi que je trouve belle et lumineuse. Il est tout ce qui a pu m’arriver de bon. De tendres et merveilleux souvenirs, bien qu’au départ construits sur une banale histoire enfantine, emplie de méchanceté et de bêtise puérile. Mais même ça, je ne peux m’empêcher d’y repenser avec émotion, car bien longtemps après qu’il m’a bousculée, insultée, et presque noyée, j’ai su qu’il m’avait surtout un tant soit peu aimée. Tout comme je l’ai moi-même profondément aimé. Mais en vérité, à l’instant où mes yeux se sont posés sur les siens ce fameux jour au lac, j’ai su que je l’avais toujours connu. James est ce gris argenté dans lequel je parviens à oublier d’autres couleurs bien plus sombres… »
C’est un roman à deux voix, ou comme le dit Sarah la maman de Black Ink, un point de vue alterné (selon ses propos)
Dans les premiers chapitres, nous faisons connaissance avec Lorialet, ou James son prénom de fortune inventé. Un jeune Gitan qui, sous prétexte qu’il soit différent (peau blanche entre autre) est sans cesse rejeté par ceux de son peuple. Évidemment il l’est aussi par les gens de la ville.
Son père a tué sa mère quand il était jeune. Il est gardé par sa tante, qui en fait son esclave, l’obligeant à faire les tâches quotidiennes ingrates avant d’aller avec son oncle pour réparer les véhicules (voitures, motos). Pour lui c’est une aubaine, il apprend la mécanique.
Durant l’une de ses escapades au lac avec ceux de son camp, il fait connaissance avec Victoria, une fille de la ville qu’il sauvé de la noyade.
D’ailleurs une question à l’auteure : où as-tu trouvé la comparaison avec une bactérie intestinale sérieusement ? (J’avoue que j’en ai bien rigolé Emma).
Pour Lorialet et Victoria un point commun, ils se sentent exclus de leurs familles respectives.
Les années passent et nous les retrouvons tous les deux. Ils sont grandis et sont devenus adultes. Évidemment je ne vais pas tout vous dire non plus, ça serait vous spoiler et ça serait clairement dommage.
Malgré tout, ce livre est une merveilleuse histoire d’amour entre deux êtres qui ni ne devaient, ni ne pouvaient se rencontrer et encore moins s’aimer. Une ode à ce sentiment si fort qui rythme la vie de chaque humain sur terre. Car avouons-le, qui oserait dire qu’il n’a jamais aimé dans sa vie ?
Personne, c’est évident !
Toujours est-il que je ne vais pas spoiler mais Emma traite d’un sujet particulier et difficile lorsqu’elle développe le passé de Victoria. Et elle réussit haut la main, à ne pas rentrer dans les clichés habituels lorsque ce genre de sujet est traité dans un livre.
J’ai l’habitude de conclure mes retours par une citation ou un extrait du livre MAIS aujourd’hui cet extrait m’est apparu comme une évidence. Celui-ci me rappelle les soirées au coin du feu avec le peuple gitan, lorsque j’étais plus jeune. D’ailleurs encore maintenant lorsque je vais à une soirée ou j’entends de la musique gitane, toutes ces images me reviennent en tête, je n’en dis pas plus mais je vous invite à lire cet extrait :
« De nombreux hommes, pour ne pas dire pratiquement tous, jouent de la musique. Violons, guitares et percussions se réunissent pour offrir une mélodie envoûtante, à laquelle se mélange un chant tout aussi poignant. Des voix féminines puissantes et presque criardes racontent des choses dans une langue que je ne comprends pas, mais qui pourtant me poussent à en écouter davantage. Malgré les mots inconnus, je sais qu’elles content quelque chose de tragique. Et elles mettent une telle force et une telle souffrance dans leur prestation que mes yeux s’embuent aussitôt. »
Pour conclure définitivement ce retour, je tiens à remercier Emma pour, certes tout d’abord ce livre qu’elle a écrit que j’ai apprécié MAIS aussi pour chaque morceau musical que j’ai pu découvrir où réentendre au début de chaque chapitre…
Emma, de plus dans tes remerciements tu nous confies ne pas avoir cru en cette histoire. Pourtant elle est magnifique, géniale, touchante et si j’ai un conseil pour la prochaine fois ou tu doutes : cette question posée régulièrement dans ton livre « Est ce que tu me fais confiance ? », tu devrais te poser à toi plutôt celle-ci :
« Est-ce que je me fais confiance ? »
Et vous alors, des intentions de le lire ? Ou l’avez-vous lu? Qu’en avez-vous pensé ? Dites-Moi tout ?