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Dans le regard de Fred
1 juillet 2022

Jour 1 - Semaine Spéciale - RED'ACTIVE EDITIONS

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Bonjour, Mailis, je suis heureux et fier de cet interview pour mon « Blog ». La responsable d’une Maison d’Édition, en l’occurrence Red’Active de Mon sud de la France. Donc tu t’en doutes bien que je vais être curieux, mais tu as accepté cette entrevue. Bref, venons-en au fait, qui es-tu Mailis, en quelques mots ?

Mailis11

Je suis une passionnée de lecture et d’écriture depuis ma plus tendre enfance. J’ai toujours baigné dans cet univers, que ce soit à durant mes études, durant mes loisirs, ou durant ma vie professionnelle puisque j’ai été libraire, puis écrivain public, rédactrice de débat et enfin éditrice.

Comment arrive-t-on à la tête d’une Maison d’Édition ?

On y arrive en se jetant dans le vide sans trop réfléchir, en écoutant uniquement son cœur, ses rêves et ses envies. Mais on y arrive aussi après avoir exploré toute la chaine du livre et avec la conviction que la lecture est d’utilité publique.

Parle-moi justement de la Maison d’Édition Red’Active ?

Les éditions Red’Active, c’est une maison d’édition à compte d’éditeur qui prône l’idée qu’il existe un livre pour chacun d’entre nous. D’où l’éclectisme de ma ligne éditoriale. Tout le monde a quelque chose à dire et chacun de nous a quelque chose à apprendre. C’est la raison pour laquelle mon rôle est de mettre en relation l’auteur et le lecteur.

Les deux piliers des Editions Red’Active sont la diversité et l’accessibilité. La diversité, c’est-à-dire une proposition de textes variés, pour satisfaire les attentes d’un lectorat multiple. Qu’il y en ait pour tous les goûts. C’est ma démarche. Ma proposition. Mon invitation à la découverte.

L’accessibilité, c’est le choix du format. Format poche. Petit format, petit prix. Pour grand public. Pour faciliter l’acquisition du livre à une majorité de personnes. Choix fort contestable du point de vue strict de la rentabilité. Choix marginal, pour ne pas dire unique, dans le monde de l’édition. Mais c’est mon choix. Mon implication. Mon éthique.

La lecture pour tous. Dans l’intention et dans les actes.

Explique-moi ton choix pour un manuscrit qui va être édité chez Red’Active ? Les critères d’acceptation d’un manuscrit ?

Tous mes choix relèvent d’un coup de cœur, autant pour le texte que pour son auteur. Les deux sont généralement très intimement liés. Je m’intéresse essentiellement au fond, car la forme est toujours perfectible, et que mon équipe comporte les compétences requises pour améliorer la forme d’un texte. Si le fond me touche, si le message me semble important, pertinent, alors il vaut la peine que je l’examine de près. Je ne peux évidemment pas les retenir tous, mais aucun n’est rejeté a priori, sauf lorsqu’il comporte évidemment des propos orduriers, de la haine, du règlement de compte, ou une idée contraire à mon éthique. 

Qu’aimerais-tu dire aux éventuels auteur(e)s qui n’oseraient pas t’envoyer leur manuscrit ?

J’aimerais leur dire qu’il faut oser, mais qu’il faut aussi être prêt à accepter le retour qui n’ira pas forcément dans le sens qu’ils attendaient. Tous les textes méritent d’être écrits, car l’écriture est un excellent exutoire. L’écriture a des vertus cathartiques incontestables, et jamais je ne découragerais quelqu’un d’écrire. En revanche, il se peut que les messages délivrés ne concernent que soi-même ou un entourage proche, il arrive que la seule vertu d’un texte ait été d’être écrit. Si tous voient le jour lorsqu’ils sont couchés sur le papier, tous ne sont pas destinés à être lus par le plus grand nombre, et surtout, certains ne sont absolument pas aboutis au moment où je les reçois. Mon travail n’est pas de tout accepter, mais d’aider les futurs auteurs à avancer sur ce que j’estime être le bon chemin. Sur 50 manuscrits, seul un sera retenu et je tiens à ce que tous les auteurs que je refuse en comprennent les raisons. J’essaie de m’expliquer avec diplomatie, mais je sais tout l’affect que chacun met dans ses écrits, et comme il est dur de se sentir jugé. Les auteurs doivent comprendre que ce n’est jamais eux que je juge. Je me contente d’évaluer un travail d’écriture et sa pertinence dans le circuit du livre. À aucun moment je ne me permettrais de juger leurs pensées.

Que dirais-tu à des lectrices et lecteurs potentiels qui n’ont pas encore eu la chance de lire un Red’Active ?

Je leur dirais que s’ils aiment lire, ils trouveront forcément un livre au moins qui les comblera, et s’ils n’aiment pas lire, je leur dirais que je travaille jour après jour à ce que l’un des ouvrages des Editions Red’Active ait le pouvoir de les faire entrer dans le monde de la lecture. Je cherche l’accroche dans la diversité, celui qui fera basculer quelqu’un d’un l’univers du livre ou qui le confortera dans son choix.

D’ailleurs, depuis la création (combien d’années exactement ?), combien de livres sortis ?

Les Editions Red’Active ont été créées en janvier 2017 et comptent 30 ouvrages au catalogue.

capture première de couv catalogue

Venons-en à toi et ton côté lectrice ? Ton auteur(e) favori (e) ? (Des raisons évidentes à ton jugement…)

Je lis énormément, et j’avoue avoir un faible pour les polars. J’aime les intrigues, les enquêtes, j’aime l’idée d’avoir un monde entre mes mains, l’idée que les quelques pages contiennent un début et une fin, savoir que j’ai le pouvoir de lire le dénouement avant, si je le souhaite, mais je préfère cheminer avec les personnages. La lecture, à mes yeux, est un véritable voyage, dans le temps, l’espace, et l’humanité. Jamais je n’ai lu le moindre livre dans lequel je n’ai trouvé une phrase qui énonçait exactement l’un de mes ressentis, sans que je n’aie jamais réussi à le verbaliser. Je me nourris des personnages, de leur complexité, de leurs réussites. J’aime tout particulièrement Élisabeth George, mais aussi, dans un tout autre registre, Joyce Carole Oates et Nikki Gemmell.

Le tout premier livre que tu as lu, c’était quoi ?

Honnêtement, je ne me souviens pas. Je sais que j’ai lu très tôt les Stephen King et que j’ai toujours été sensible à son univers où l’enfance et ses traumatismes jouent un rôle prépondérant. Je suis également très sensible à sa manière de voir en chacun de nous une sorte de schizophrénie constitutive. Selon moi, c’est une très juste manière d’expliquer l’immense complexité de l’âme humaine, mais aussi ses ressources et ses faiblesses… et sa richesse incommensurable.

Ton coup de foudre littéraire ? Le livre qui t’a le plus bouleversé ? (Les raisons à cela)

Mon coup de foudre littéraire ira à Jean Genet que j’ai découvert en terminale grâce à mon professeur de français. Jean Genet est un écrivain extrêmement troublant, paradoxal, à fleur de peau, dont la perversion me fascine et, étrangement, me touche. Ses œuvres, théâtrales notamment, sont complètement décalées, mais selon moi, extrêmement profondes. Au fil de cette interview, je me rends compte à quel point je suis fascinée par l’ambivalence de l’âme humaine, capable du pire comme du meilleur, et je suis intimement convaincue que c’est la souffrance qui engendre le pire, et non la nature profonde de l’humanité. À cet égard, je vous invite tous à lire Pauvre petit garçon, de Dino Buzzati, que vous pourrez lire dans le K.

Je t’invite ici même à m’offrir des scoops, même si je suppose tu ne vas pas tout dévoiler avant l’heure de tous les projets Red’Active ?

Je vous annonce pour mai ou juin prochain, la parution de Tonton avait une ferme en Ukraine, de Manu Gros, préfacé par Jean-Paul Delfino. Un roman complètement décalé, écrit par un Rabelais des temps modernes, quelque chose de complètement différent de ce que je publie jusqu’à présent, mais un texte dans lequel je crois énormément tant il est différent, rocambolesque, gouailleur, et toujours emprunt d’une grande humanité.

En dehors de la Maison d’Édition, as-tu encore le temps de lire des livres pour ton plaisir personnel ?

Oui, j’essaie…

Et l’écriture dans tout ça, as-tu déjà pensé à écrire ?

J’ai coécrit le premier livre publié aux Editions Red’Active : Ce petit bout de Chemin maudit, pour une maman dont la fillette de 15 ans est tragiquement décédée en 2014 dans un accident de la route. Mais je ne sais écrire que lorsque l’on me confie une trame. Je suis une technicienne de la langue, mais je crois que je manque profondément d’imagination. Chaque jour qui passe je suis un peu plus convaincue que mon rôle et de mettre en valeur les textes des autres, et pas les miens. D’autant plus que dans chaque texte que je publie, il y a quelque chose de moi… Mes auteurs écrivent souvent ce que j’aurais aimé écrire moi-même… Un éditeur, à mes yeux, ce n’est pas un écrivain raté, comme on le dit souvent, mais un écrivain par procuration…

Pour nourrir ma curiosité, j’aimerais aussi te demander si tu regardes la télévision, des séries peut-être ou des films, dis-moi tout ?

Je regarde énormément de séries policières, pour les mêmes raisons que je lis des polars… Mais de manière générale, je suis beaucoup plus branchée littérature que cinéma. Selon moi, le cinéma plaque des images sur une histoire, tandis que le roman permet de laisser libre cours à son imagination. La littérature offre à mes yeux un espace de liberté beaucoup plus grand que le cinéma.

Et la musique dans ta vie, a-t-elle une place ? Tes goûts…

La musique n’occupe pas une place très importante dans ma vie… En revanche, et même si je ne prends plus le temps de le faire, j’adore chanter. Mais plus que pour l’esthétisme du chant, je pense que chanter me défoule et m’aide à extérioriser certaines émotions, conscientes ou non. Il y a dans le chant quelque chose de l’acte d’écrire en ce que les deux permettent de faire sortir de soi un trop-plein de joie, de peine, de colère, de tristesse, un trop-plein…

Voilà, nous arrivons bientôt à la fin de cet entretien, MAIS, serait-il possible que tu glisses les liens où l’on peut te découvrir toi, mais aussi, et surtout Red’Active ?

www.redactiveeditions.com

https://www.facebook.com/profile.php?id=100015058601969

Sans oublier de t’interroger sur mon blog, comment trouves-tu mon idée ?

Tu cherches à promouvoir la culture, et peut-être plus particulièrement la culture « confidentielle », comment veux-tu que je ne trouve pas que c’est une idée formidable ? Tu donnes de ton temps, gratuitement, tu tends la main, tu écoutes, tu réagis… Je trouve cela formidable, très sincèrement, et je suis honorée de la célérité avec laquelle tu as répondu à ma sollicitation. Merci.

Et enfin, quels sont tes vœux et résolutions pour l’année 2022 ?

Mes résolutions ? Redresser la barre financière des Editions Red’Active et continuer à promouvoir le plus possible et le mieux possible tous les auteurs qui m’ont fait confiance en me remettant leurs textes. Mon vœu ? Que le 31 décembre 2022 ne signe pas la fin des Editions Red’Active.

Mailis, je te remercie profondément de m’avoir accordé ce temps, même si je sais vu tout ce que tu fais, qu’il t’en manque. Je t’embrasse et j’espère te rencontrer bientôt.

À mon tour de te remercier très très sincèrement pour cette mise en lumière de mon travail, en priant pour qu’elle rejaillisse sur mes auteurs, très vite et très fort !

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Commentaires
J
Avec plaisir Thalie bises
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T
Bravo pour cette interview ! De belles réponses où on reconnaît à merveille notre éditrice 🥰. Maïlis, que ton vœux se réalisent ❤.
Répondre
Dans le regard de Fred
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